Amzer’zo un bateau pour deux

« 18.07.96. Mon cher Pierre, tu dois vaguement t’en souvenir, lors de l’Edhec 84, nous avions évoqué mon projet, alors lointain, d’une construction pour ma retraite. C’est pour janvier 1997. »

C’est ainsi que débutait, il y a un peu plus d’un an, le fax reçu du futur propriétaire d’AMZER’ZO. Au terme de sa vie professionnelle, un couple voulait réaliser le rêve toujours repoussé, faute de temps, de voyager autour du monde en bateau. Il fallait à ces plaisanciers expérimentés acquérir le bateau adapté au type de navigation, à l’équipage… et au budget.

Contrairement à beaucoup d’idées reçues, la construction d’un bateau d’une certaine taille à l’unité n’est pas plus onéreuse que J’achat et l’équipement d’un bateau de série neuf. J’estime le point d’équilibre à environ 14 mètres. Plus petit, le bateau de série revient moins cher, plus grand, c’est le bateau à l’unité qui tient la corde. Cela suppose bien évidemment que la construction du bateau à l’unité ait été convenablement traitée.

J’ai souvent eu l’occasion de rencontrer des propriétaires de bateaux à l’unité qui oscillaient entre désabusés et escroqués. Dans certains cas, l’aventure est dramatique, tous les fonds disponibles étant engloutis dans un navire incapable de naviguer et les recours rendus impossibles par le dépôt de bilan du chantier…

Quelle que soit l’expérience nautique du propriétaire, la construction d’un bateau à l’unité doit être confiée à des professionnels reconnus, de l’architecte à l’installateur de la plomberie. Les prestations réalisées par les copains ou les copains des copains qui ont toujours rêvé de dessiner un bateau, ou dont l’expérience de l’installation électrique de leur Joshua donne autorité, sont rarement concluantes. Il ne faut pas non plus perdre de vue que, si aujourd’hui vous n’envisagez pas la revente de l’objet de vos rêves, demain il en sera peut-être autrement, et la notoriété des intervenants lui assurera une valeur marchande.

Les intérêts du propriétaire peuvent être efficacement défendus par un maître d’œuvre, aussi appelé surveyor par les Anglo-Saxons. Contrairement aux Français, ceux-ci font largement appel à leurs services, que ce soit pour construire ou refondre un navire. Le maître d’œuvre a pour mission de conseiller le propriétaire et de traiter avec les prestataires et fournisseurs, ainsi qu’avec l’administration. Il est responsable de la bonne fin de la construction. Sa participation est également nécessaire pour négocier les prix d’achat professionnels, indispensable pour rester dans le budget.

Aucun chauffage n’est prévu, mais celui-ci pourra être installé très facilement si les navigations évoluent vers des mers froides. L’isolation par mousse à cellules fermées projetée de 60 mm d’épaisseur sur le bordé est efficace thermiquement et phoniquement.

Quatorze mètres, la bonne taille pour imaginer de mettre en œuvre une construction à l’unité

Des tauds de soleil endraillés et stockés de chaque côté de la bôme se déploient en deux minutes. Le bimini a été exclu vu sa faible protection el son fardage important et le peu de temps passé à barrer, seule justification de sa présence. Les tauds couvrent une large partie du pont et, en particulier, l’ensemble du cockpit, véritable terrasse couverte (centrale du fait de la cabine arrière).