Ça en Bush un coin

Ce n’est pas la première fois qu’on vous le dit: avec leur série That’s My Bush (maladroitement traduit par Bush, Président pour la télévision française), Matt Stone et Trey Parker, les créateurs de South Park, furent de vrais visionnaires. Malheureusement, ils l’avaient bien senti, leur Bush, dans toute l’étendue de sa couillonnerie crasse. Plusieurs mois avant que la crapule texane ne s’étouffe avec son bretzel, devant un pauvre match de foot américain, Stone et Parker avaient imaginé l’univers de W, bombardé président des Etats-Unis avec ses trois neurones sous le Stetson. Incapable de se gouverner lui-même, Bush Junior multipliait les gaffes, se roulait dans la fange, et menait son pays tout droit à la catastrophe. Surexcité, le Bush de la série gobait des ecstas, exécutait des prisonniers sans le savoir, et en chantant du Queen. C’était il y a deux ans, et on avait bien rigolé: un peu jaune, déjà, mais bien.

la série TV
Et puis il y a eu l’après-n Septembre, la guerre en Afghanistan, et maintenant l’intervention en Irak. Avec, à chaque fois, Bush et son discours simplificateur aux manettes. On repense alors à la série de Stone et Parker, et on serre les fesses, en se disant que l’autre dingo est capable de tout: d’aller attaquer un pays parce qu’il en a décidé ainsi; de passer outre les décisions de l’Onu parce que c’est comme ça; de mélanger les intérêts de sa famille et ceux de la « nation », comme il dit; d’abuser du mot liberté comme on abuse des cheeseburgers et de la Coors.

Et du coup, on a presque peur de rejeter un œil sur That’s My Bush, d’en découvrir encore un peu plus sur le compte de ce triste individu, ancien alcoolique devenu maître du monde après avoir eu une révélation divine. Franchement, on aurait préféré qu’il se fasse tranquillement sucer par une stagiaire, comme son prédécesseur. Certes, on aurait eu une série moins drôle. Mais bon, à choisir…