Installation électrique : établir le cahier des charges

L’installation électrique, à bord d’un voilier de plaisance d’une huitaine de mètres n’est pas complexe.
Aussi, nous verrons dans ces lignes comment en réaliser l’étude et la conception. De la même manière que sur terre, une installation à rénover dans son intégralité sera plus contraignante qu’une installation neuve. Ce mois-ci, nous nous intéresserons à l’établissement du cahier des charges ainsi qu’au bilan de puissance. Le mois prochain, nous nous pencherons sur la réalisation pratique de cette installation.

coque2

Le type de voilier conditionne le choix de la conception. Le mode de construction déterminera une foule de paramètres et contraindra le propriétaire à certains choix. Sur une embarcation en cours de fabrication, il est évident qu’en s’y prenant suffisamment tôt, tout est pratiquement réalisable. Ce qui est difficilement le cas en rénovation. Une unité construite avec des contremoulages importants offrira des difficultés lors du passage des câbles. A moins que le chantier d’origine n’ait prévu des fourreaux, facilitant le retirage des conducteurs. Sur les bateaux en bois ou en aluminium, l’ossature de la coque permettra de passer de nouveaux câbles. Le problème sera alors de s’assurer que l’on peut percer les varangues afin de faciliter le cheminement des circuits. Sur les unités métalliques, il est fréquent de voir des varangues percées (gain de poids), ce qui n’est pas souvent le cas pour le bois. Aussi une étude de l’architecte est nécessaire. Un bateau de huit mètres comporte peu de cloisons. C’est généralement la séparation entre la cabine avant et le carré qui pourra supporter une éventuelle installation (applique ou appareillage). La taille du bateau configurera le réseau intérieur. Dans notre exemple, il sera difficilement pensable d’installer un dessalinisateur ou autres gros consommateurs.
Vingt-quatre ou vingt-cinq pieds sont des tailles où les embarcations peuvent être très différentes les unes des autres. Ces longueurs de coque permettent de réaliser des unités pour la sortie à la journée et d’autres pour la petite croisière. Il n’est pas rare de voir, dans les pages de votre revue préférée, des récits de navigateurs ayant fait de la très grande croisière à la barre de petits croiseurs.

Propriétaire et cahier des charges

Le propriétaire du bateau déterminera le cahier des charges de l’installation. Avant tout travail, les grandes lignes de conception doivent être mises sur papier. La base sera de déterminer l’emplacement des récepteurs. Celte décision sera prise en fonction de la configuration architecturale du bateau. Au vu de la grandeur des cabines, je ne pense pas qu’il y ait de problème particulier. Avoir une prise de courant déportée de quelques dizaines de centimètres n’est pas une catastrophe au niveau du confort. Le maître des lieux (qui sera également l’installateur) ne sera pas avare en alimentations. Il est beaucoup plus facile de tirer une ligne et la laisser en attente, que de s’apercevoir trop tard que celle-ci aurait été utile … Sur le budget global de l’installation, le câblage représente une des parties les moins onéreuses.

Il est évident que le nombre des récepteurs sera établi en fonction du programme de navigation. Pour les navigations à la journée, les récepteurs électriques se limiteront à ceux utilisés pour la bonne marche du bateau. Les sorties journalières n’imposent pas la présence à bord d’un réfrigérateur, d’un chauffage ou d’une centrale électronique de navigation.