Rolling Stones

Le tour 81 des Rolling Stones c’est la tournée la plus importante de l’histoire du rock. Nous voici en plein air dans un stade gigantesque de l’Arizona, quand le soir tombe lentement et que les projecteurs s’éclairent. Puis on passe au concert en salle couverte, toujours devant un public bon enfant. « Le même que celui du football, venu avec son panier piquenique » fait remarquer Mick Jagger.Rolling Stones Curieusement, le réalisateur Hal Ashby est aussi celui de films intimistes comme « Harold et Maude » ou « Bienvenue Mister Chance ». Ici il a utilisé vingt caméras dans un montage très adroit bâti sur le mouvement, avec quelques échappées vers les coulisses ou la construction en accéléré de l’immense scène tournante. Le contraste est évidemment entre Mick Jagger au premier plan, qui court un véritable marathon sur scène, et les autres, derrière, qui ont l’air de s’en foutre complètement ! Mick Jagger, pantalon et genouillères de joueur de football américain, blouson de cuir bleu ciel, puis débardeur rouge, revient vêtu d’une veste en lin et d’un panama blanc. Derrière, Keith Richard. cigarette au bec et quelques cheveux gris, auquel il arrive désormais de sourire quelquefois. Ron Wood, émacié et tignasse de hérisson. Bill Wyman, Pierrot triste en costume jaune, tous sans fil à leur guitare émetteur. Et puis Charlie Watts, le batteur impassible, avec un début de tonsure. On s’y croirait. depuis l’ouverture du gigantesque rideau de scène, dessiné par Yamazaki, jusqu’au lâcher de ballons multicolores. Bien sûr ici va vous manquer le son-stéréo-phonique plein la tête de toutes les salles équipées en Dolby. Reste la présence et le magnétisme de Jagger, qui termine entortillé modestement dans les drapeaux anglais et américain réunis en une immense cape ! Pourquoi le cinéma n’a-t-il jamais su mieux utiliser cette bête de spectacle ? Vous entendrez vingt cinq chansons pendant lesquelles les Stones dégagent une énergie incroyable. Avec pour « Honky tonk women » un défilé de dames de petite vertu en déshabillés de saloon. En plus, le sens de l’humour, voilà qui nous change agréablement de la déliquescence fatiguée de certains nouveaux groupes. En vingt ans les Pierres ont construit un monument !