Catamaran : Nautitech 395

A Périgny, nous découvrons le Nautitech 395, dernier de la gamme déjà bien fournie des catamarans Dufour & Sparks. Numéro 3 de la série, nous devons le convoyer à Hyères pour un loueur, il va donc être notre compagnon pour 2 à 3 semaines. Nous commençons par donner un petit coup de main ou personnel du chantier pour les dernières finitions du bateau avant la mise à l’eau prévue 4 jours plus tard. S’il est vrai que l’ampleur du travail qui semblait rester nous a effrayé au départ, nous avons été très impressionnés par la ‘’fourmilière » Dufour qui a achevé le bateau dans le temps et, surtout, dons les règles de l’art. L’équipe, en pleine action n’en a pas été moins disponible pour nous prodiguer tel ou tel conseil toujours avec le sourire. Enfin, le 12, mise à l’eau, mâtage et derniers réglages dons le bassin des chalutiers. Ce jour-là, nos équipiers nous rejoignent à La Rochelle pour les derniers préparatifs et nous quittons le port des Minimes le 14 à 19 h 00, nous sommes 6 pour cette petite ballade de santé.

Sortis de la passe, nous hissons la grand-voile à la volée grâce à sa drisse mufflée et ses lattes sur chariots à billes et déroulons complètement le génois. Premier bord, avec un petit vent d’Ouest-Nord-Ouest, le bateau trace allègrement ses deux sillages à 8 nœuds ou près à 40′ du vent par mer plate. La mer est belle, l’air est doux et la ballade s’annonce agréable et rapide. Nous prenons à peine nos marques et il est déjà temps de penser ou premier repos à bord : la gronde table du carré nous accueille très confortablement et le succulent dîner préparé par nos deux équipières nous remplit de forces pour la nuit. Organisation des quarts, première nuit en merl heureux … Le vent tourne progressivement par le Nord pour finir par s’établir ou Nord-Est vers 2 h. Ces vents de secteur Est nous accompagneront jusqu’au Cap Finistère que nous atteindrons deux jours et demi plus tard après deux grands bords de largue sous spi à travers le Golfe de Gascogne. Le bateau s’avère très stable, agréable à manier et} cerise sur le gâteau, bon marcheur: 480 miles sur l’eau en 65 heures, 7,5 nœuds de moyenne. L’espace est bien conçu et très convivial, nous réussissons à prendre tous nos repas, l’équipage ou complet (sauf le barreur), et nos deux équipières « cordon bleu » sont absolument ravies par la facilité d’œuvrer aux fourneaux. La côte Ouest de l’Espagne ne faillit pas à sa tradition et nous descendons tranquillement plein sud dons un brouillard à couper au couteau à 6,5 nœuds grâce à la risée Volvo. Coincés entre la côte et le rail des cargos, nous prenons notre mal en patience heureusement accompagnés par quelques dauphins, baleines et outres orques. Enfin, le 18 vers 14 h, un petit force 3 s’installe ou Nord pour virer ou Nord-Nord-Ouest dons la soirée. Doucement, le vent monte et tourne dons la nuit pour atteindre un bon 6 de Nord-Est vers 4 h du matin et, ou grand large, les surfs effrénés se succèdent: 15 nds, 16 nds puis 17 nds à 8 heures. Un de nos équipiers, régatier aguerri sur monocoque, est absolument stupéfait des performances. Avec le soleil (magnifique) qui se lève, le vent tombe pour arriver finalement à une bonne pétale à 10 heures, heureusement que nous avons deux bons moteurs … Le vent joue ou Yo-Yo en force et en direction pour finalement s’établir à 35 nds de Nord-Ouest vers minuit ou passage du Cap Saint-Vincent, empannage athlétique et cap sur Gibraltar au travers sous GV à 2 ris et génois légèrement roulé, le bateau file 8 à 9 nœuds, un vrai bonheur.

Changement de décor dons le Golfe de Cadix, la mer s’aplanit, l’air se réchauffe à en devenir étouffant, la température de Il eau monte et les mouches nous envahissent. Les calmes succèdent aux petits airs, les siestes aux bains mais nous progressons tout de même pour finir par atteindre ce sacré détroit de Gilbraltar la nuit du 20 ou 21. Avec le vent d’Est qui s’établit, la visibilité médiocre et l’affluence de cargos, la décision et prise de la passer au moteur en longeant la côte espagnole … Passage sans souci, ça a l’air joli Tarifa mais nous poussons jusqu’à Gibraltar pour une petite escale dédiée aux pleins d’eau et de gasoil. Vision d’horreur que cette baie envahie par les raffineries et les cargos en toutes genres, le retour à la ‘’civilisation » n’en est que plus amer. Bref, états d’âme mis à port, l’escale et fort sympathique et se prolonge jusqu’au 22 dans la soirée, 19 heures semble être notre heure de départ fétiche.

Le temps commence à presser, le bateau est loué le 27 à Hyères, il nous reste plus de 700 miles à parcourir et le vent s’obstine à rester de secteur Est, c’est donc au moteur que notre remontée de la Méditerranée s’entame. On avale les miles et les escales inaccessibles défilent sur la carte, Malaga, Alméria, Cartagène … pour finalement refaire un arrêt express à Alicante, petite pensée émue pour Moitessier, 1/2 heure pour foire les pleins et c’est reparti. Le vent est nul ou départ de cette dernière étape et les moteurs œuvrent pour le maintien de la moyenne.

Dons la nuit, le vent se oscille entre 15 et 30 nœuds mois toujours de Nord-Est, le problème reste donc le même malgré quelques essais sous voiles pour se reposer un peu les nerfs et les oreilles. Ces conditions se maintiennent jusqu’au 26 où, vers midi, à mi-chemin entre les Baléares et la Côte d’Azur, un orage peu attirant s’approche de nous, le vent s’établit à 60 nœuds pendant 15 mn avec quelques rafales dont une à 74 nds, surprenant … mois le bateau se comporte très bien.